Et voilà c'est fait ...
Un bip, puis plusieurs, le coeur qui s'emballe, vite monter dans la voiture, ne rien oublier, démarrer, reculer, prendre la route le plus vite qu'il est permis, ne pas avoir d'accident pour arriver au centre et monter dans le VSAB.
Le conducteur est déjà au volant. Elle me prévient que je suis servant. Je monte donc à côté d'elle. Puis elle me lâche sans précaution : "Tu vas voir ton premier pendu". Comment le sait-elle, qu'y a-t-il derrière ces mots ? La phrase semble froide, presque professionnelle. Car elle en a vu elle des personnes qui ne répondant pas aux appels ont souvent mis fin à leurs jours de cette façon. Ca s'embrouille un peu dans ma tête mais il n'y a qu'à suivre. Le chef monte à ma droite et nous partons.
Silence que seuls déchirent les deux tons de l'avertisseur sonore.
Deux gendarmes nous attendent sur place. Il faut franchir la grille, forcer la serrure du portail. Tout le monde est si calme et l'air est si doux. Les abords de la maison sont bien rangés, propres, trop nets pourtant. Nous nous dirigeons vers l'habitation. Je reste légèrement en retrait avec une appréhension. Je sais ce qu'il faut faire, je connais les gestes. Mais je ne connais pas cette rencontre.
Rencontre avec la mort.
Je n'ai pas voulu pénétrer dans la pièce. Le corps est étendu nu sur le ventre. Je ne verrai pas son visage, ni ne sentirai son odeur. Nous cherchons la cause de cette présence incongrue. Les gendarmes concluent à un accident. C'est si bête un accident, si vite arrivé. Nous patientons à l'extérieur dans l'attente du médecin qui établira le certificat de décès. Les fumées d'un feu de détritus d'un jardin voisin nous saoûle de ces volutes âcres. J'en ai la nausée. Il fait chaud. Tout est si propre, si bien rangé, ni net. Un rateau de gazon enserre quelques feuilles dans ses griffes. Seul désordre.
dimanche 22 juillet 2007
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